L’isolation projetée : en quoi consiste-t-elle ?

Quand on pense « isolation », on songe généralement à la pose de matériaux isolants en panneaux, en rouleaux ou encore à leur soufflage en flocons. Cependant, une nouvelle méthode d’isolation se répand en France depuis quelques années : l’isolation projetée. Comme son nom l’indique, il s’agit d’une application d’isolant par projection directe sur le support à isoler. Procédé, isolants à privilégier, avantages et inconvénients… On vous dit tout sur cette nouvelle manière d’isoler sa maison.

La mousse polyuréthane : le type d’isolation projetée le plus utilisé

Lorsque l’on parle d’isolation projetée, le plus souvent, on fait référence à la projection de mousse polyuréthane (PU ou PUR). Il s’agit d’un produit isolant synthétique extrêmement performant, utilisable en construction neuve comme dans le cadre de travaux de rénovation énergétique. Son usage se prête majoritairement aux travaux d’isolation intérieure, mais il est également possible de l’utiliser sur les murs extérieurs des bâtiments dans certains cas.

Comment ça marche ?

La projection du produit de base est effectuée par une machine pneumatique ou hydraulique adaptée, via un pistolet propulseur. C’est au contact de l’air que la matière va gonfler, lui permettant de remplir tous les interstices, petits trous et fissures que peut présenter le support contre lequel elle est projetée. En séchant, la mousse va se rigidifier, pour devenir totalement solide et hermétique.

Les différents types de mousses PU

Il existe deux types principaux de mousses isolantes polyuréthane pour isoler une maison, la mousse polyuréthane à cellules fermées et celle à cellules ouvertes :

• dans le cas des mousses à cellules fermées, il s’agit d’un matériau particulièrement dense, très robuste et résistant à la compression. Ses performances thermiques sont élevées, sans avoir besoin d’appliquer une couche épaisse de mousse. Cette typologie de mousse isolante ne nécessite en outre pas de pare-vapeur, grâce à ses propriétés intrinsèques ;
• pour les mousses à cellules ouvertes, on se retrouve avec un produit isolant très léger, composé à 99 % d’air. Cette faible densité permet à ce type de mousse d’être projeté sur des surfaces fragiles. La mousse à cellules ouvertes offre aussi une bonne isolation acoustique. En revanche, elle nécessite d’appliquer une couche de mousse plus épaisse pour offrir des performances thermiques satisfaisantes, ainsi que la pose d’un pare-vapeur.

Quels espaces peuvent être isolés avec une isolation projetée en PU ?

De par ses spécificités et son extrême polyvalence, la technique de l’isolation projetée se prête à de nombreux usages, allant du soubassement au toit en passant par les murs et cloisons :

• toitures et combles perdus ou aménagés ;
• caves et vides sanitaires ;
• murs intérieurs et extérieurs ;
• sols et planchers bas.

Vous l’aurez compris : dans les pièces à vivre comme dans les espaces particulièrement exigus, difficiles d’accès ou présentant des supports irréguliers, l’isolation par mousse projetée est particulièrement adaptée.

Les avantages et les inconvénients de l’isolation projetée

Si l’isolation projetée se démocratise autant, c’est que les avantages de la mousse polyuréthane projetée sont multiples :

• il s’agit d’un isolant à la fois léger et présentant une bonne résistance à la compression ;
• sa rapidité de mise en œuvre est intéressante d’un point de vue économique, puisque le coût de la main d’œuvre sera donc limité ;
• la mousse polyuréthane projetée supprime tous les ponts thermiques, en comblant les moindres recoins du support ;
• par rapport aux isolants traditionnels, elle est particulièrement performante en termes d’isolation thermique, même avec une faible épaisseur ;
• elle peut s’adapter à tous types de supports et d’espaces à isoler, du sol au plafond ;
• elle est compatible avec un plancher chauffant ;
• une fois durcie, la mousse PU est durable et résistante dans le temps ;
• elle est imputrescible, ininflammable et étanche ;
• elle peut être recouverte de nombreux revêtements de murs ou de sols, pour une finition au choix.

Bien que limités, il existe néanmoins quelques inconvénients à ce procédé d’isolation :

• la technique d’application nécessite une installation particulière, du matériel professionnel et des EPI (équipements de protection individuelle) ;
• l’isolation phonique n’est pas optimale, notamment pour les mousses à cellules fermées ;
• la rigidité du matériau une fois sec le rend compliqué à retirer le cas échéant ;
• cet isolant ne dispose pas d’une inertie très importante, ce qui en limite l’efficacité en termes de confort d’été ;
• certaines mousses contiennent des produits chimiques qui ne sont pas écologiques.

Les autres matériaux isolants possibles pour une isolation projetée

On l’a vu, l’isolation projetée de mousse PU apparaît comme une alternative pertinente en matière d’isolation intérieure de l’habitat face aux systèmes d’isolation plus traditionnels, comme les panneaux de polystyrène ou la laine minérale.

Néanmoins, il existe d’autres choix de matériaux isolants à projeter aujourd’hui. Dans un souci d’écologie, l’isolation projetée se voit en effet nourrie de matières naturelles et biosourcées aux propriétés thermiques et acoustiques non négligeables, en fonction de ses attentes et de son budget. On peut citer notamment :

• la ouate de cellulose : souvent utilisée en vrac ou par insufflation, la ouate de cellulose se prête aussi à la projection, lorsqu’elle est mélangée avec un peu d’eau (projection humide) ;
• l’isolation chaux chanvre projetée : il s’agit d’un mélange chaux-chanvre, parfois appelé béton de chanvre, notamment utilisé pour isoler des murs en pierre, des murs à ossature bois et à colombages ;
• le liège projeté : il s’agit avant tout d’un enduit de façade décoratif, disposant d’une certaine capacité thermique ; il est aussi utilisé pour isoler l’intérieur de véhicules habitables tels que vans, fourgons ou encore bateaux.