Maison passive : quelle isolation privilégier ?

Aujourd’hui plus que jamais, les consommations énergétiques atteignent des sommets. Rien de plus logique donc, que de vouloir réaliser des économies d’énergies en réduisant sa facture de chauffage. La solution ? Rénover son logement ou privilégier la construction d’une maison passive, dont l’essence même vise à diminuer drastiquement les besoins en chauffage d’un foyer. Mais, pour parvenir à cette haute performance, un bâtiment passif, plus encore que tout autre, doit avoir une très bonne isolation. Étudions cela de plus près !

Les principes fondateurs d’une maison passive

Des pertes de chaleur réduites

Contrairement à ce que l’on pourrait croire, les habitats passifs ne sont pas nécessairement écologiques. Leur objectif premier ? Utiliser l’air chaud intérieur, produit par les occupants, les appareils électroménagers ou encore l’énergie solaire, comme système de chauffage. Quand, dans une maison individuelle conventionnelle, il est en effet nécessaire de chauffer pour contrebalancer les déperditions thermiques, une construction passive est justement conçue pour les éviter. Ainsi, les performances thermiques attendues pour ce genre de bâtiment sont très élevées :

• habitat passif avec travaux de rénovation énergétique : consommation d’énergie maximale de 42 kWh annuels par mètre carré, dont 25 kWh maximum pour le chauffage ;
• construction de maison passive : pas plus de 15 kWh annuels par mètre carré pour la consommation de chauffage.

Bon à savoir
À superficie égale, une maison traditionnelle consomme en moyenne 200 kWh, par mètre carré et par an.

Les critères essentiels pour une maison passive

Bien isoler sa maison est l’un des points les plus cruciaux dans ce type d’habitat. Pour autant, il s’agit de s’inscrire dans une démarche globale, en réfléchissant en amont à un ensemble de paramètres :

• travaux d’isolation thermique ;
• réduction des ponts thermiques ;
• excellente étanchéité à l’air ;
• ventilation double flux ;
• ouvertures bien pensées, du choix du vitrage à l’orientation ;
• toiture plate avec panneaux solaires ;
• aménagements intérieurs judicieux ;
• installation d’appareils électroménagers peu gourmands ;
• etc.

Bon à savoir
Malgré des fondements communs, la maison passive diffère de la maison basse consommation. La première tend avant tout à s’affranchir de tout mode de chauffage, alors que la deuxième vise l’économie d’énergie.

Maisons passives bien isolées : comment obtenir une excellente performance énergétique ?

Spécificités techniques de l’isolant

La construction de maisons passives, tout comme la rénovation de bâtiment existant, met clairement l’accent sur le choix des isolants thermiques. Celui-ci s’appuie sur plusieurs critères :

• capacité thermique : plus un isolant thermique est dense, plus il peut stocker la chaleur ;
• conductivité thermique : exprimée en lambda, elle traduit la capacité d’un matériau isolant à transmettre la chaleur et doit être la plus faible possible ;
• résistance thermique (R) : dépendant à la fois des épaisseurs des matériaux isolants choisis et de leur conductivité, elle indique leur capacité à résister aux variations de température ;
• coefficient de transmission (U) : puisqu’il met en exergue les déperditions de chaleur s’échappant par les parois, il faut un coefficient faible pour améliorer l’isolation ;
• déphasage thermique : délai à partir duquel la chaleur traverse la matière isolante et commence à être restituée à l’intérieur.

Endroits stratégiques à isoler

Que ce soit par le biais d’une isolation extérieure ou intérieure, il convient de passer au crible différents emplacements :

• isolation des combles et toitures (environ 30 % des pertes) : perdus ou aménagés ;
• isolation des murs extérieurs (environ 20 %) : par l’intérieur ou par l’extérieur (ITE) ;
• isolation des planchers bas (environ 10 %) : indispensable lorsqu’une maison est construite sur un sous-sol n’étant pas chauffé (cave, garage…).

L’épaisseur des matières isolantes va dépendre de l’endroit à isoler. Généralement, plus on gravit les étages, plus les couches doivent être épaisses (20 cm pour le plancher, 30 cm pour les façades et jusqu’à 40 cm pour la toiture).

Bon à savoir
Les fenêtres (15 %), les fuites et l’air renouvelé (20 %) ou encore les ponts thermiques (5 %) contribuent eux aussi à la déperdition générale. Il est donc primordial de les prendre en considération, tant dans le cadre d’un habitat passif que traditionnel.

Zoom sur les isolants

Il n’est pas toujours facile d’allier écologie et efficacité. Toutefois, sous réserve de prévoir une couche d’isolant généreuse, il est possible d’atteindre la performance thermique requise pour le label Maison Passive. L’isolation peut être réalisée via tous types de matières :

• isolants naturels : d’origine végétale (laine de bois, laine de chanvre, liège…), minérale (laine de roche, laine de verre…) ou animale (laine de mouton…) ;
• isolants recyclés : ouate de cellulose, fibres textiles… ;
• isolants synthétiques : polystyrène expansé (PSE), polystyrène extrudé (XPS)… ;
• briques Monomur : isolants de nouvelle génération directement intégrés aux matériaux de construction et utilisant le système d’inertie thermique.

Chacun de ces matériaux isolants bénéficie de qualités propres qui, en fonction de votre projet de construction, auront votre faveur. Par exemple, une laine minérale est incombustible, bon marché mais avec une capacité thermique jusqu’à vingt fois inférieure à la fibre de bois. Si cette dernière offre une excellente performance thermique et phonique, son prix peut s’avérer rédhibitoire. Le polystyrène dispose quant à lui d’une faible conductivité et d’une bonne résistance à l’humidité, mais d’une piètre capacité acoustique. Vos habitudes de vie, vos besoins, votre zone d’implantation géographique ou encore votre budget doivent donc également être pris en compte lors de travaux d’isolation. Cela est d’autant plus vrai pour une maison passive, où l’isolation thermique joue un rôle central.